La psychanalyse de l’enfance
La place de l’enfance aux débuts de la psychanalyse
La psychanalyse est liée à l’enfance depuis son apparition. Freud, en rencontrant ses premières patientes atteintes d’hystérie, découvrira que les troubles psychiques sont la résultante de traumatismes vécus durant l’enfance, en l’occurrence des traumatismes sexuels. Il développe notamment la théorie de la sexualité infantile, mettant en avant l’existence de pulsions sexuelles dès le plus jeune âge, que l’on va refouler dans l’inconscient une fois arrivés à l’âge adulte. Les comportements déviants seront ainsi associés à un manque de refoulement du sujet, qui va laisser ces pulsions se libérer.
La théorie du complexe d’Œdipe, par ailleurs, est évidemment directement liée à l’enfance. On peut le considérer comme la première névrose vécue, sur laquelle se basent toutes les autres névroses survenant dans la vie d’adulte.
Alors que les premières analyses réalisées auprès d’enfants apparaîtront, deux visions de la psychanalyse de l’enfance commenceront d’ores et déjà à apparaître : là où certains analystes la verront comme une application de la psychanalyse classique à l’enfant, d’autres la perçoivent davantage comme une discipline à part, nécessitant des techniques et approches différentes. C’est notamment le cas de Melanie Klein, qui développera une approche bien différente de celle de Freud pour analyser les enfants.
La technique du jeu de Klein
Melanie Klein, lors de ses premières analyses d’enfants, va en effet développer la technique du jeu : celle-ci consiste à analyser l’enfant en fonction des jouets vers lesquels il va se tourner, sans intervention ni influence de l’analyste.
L’utilisation du jeu aura deux principaux intérêts : faciliter l’accès à l’inconscient de l’enfant (essentiellement ses fantasmes et angoisses..), et libérer sa parole face à l’adulte. Les réactions de l’enfant face au jeu permettront de donner des conclusions équivalentes à celles données par la libre association. Elle utilisera également le dessin afin d’interpréter les fantasmes inconscients de l’enfant et son interprétation du monde extérieur.
Les résultats des analyses de Klein indiqueront que les enfants ont davantage besoin de mises en situation que les adultes, pour qui la parole libératrice est plus spontanée, donc plus facile à obtenir.
Les controverses
Anna Freud, en revanche, commencera à réfuter les théories avancées par Melanie Klein, en réalisant ses premières analyses auprès d’enfants. Tout d’abord, elle estimera qu’il est nécessaire d’attendre que l’enfant se soit exprimé à l’oral pour laisser place à l’interprétation par l’analyste.
Elle considérera en effet que Klein attache trop d’importance à l’interprétation par le comportement, et que l’interprétation par le jeu et le dessin est au mieux incomplète.
Elle mettra aussi en avant l’impossibilité de construire un transfert entre l’enfant et l’analyste, qu’il soit positif ou négatif. Ces débats mèneront aux grandes controverses que l’on connaît dans le monde de la psychanalyse, notamment à partir de la mort de Freud (1939).
Pour conclure cette sensibilisation sur ce sujet, la psychanalyse de l’enfance a globalement permis de mieux comprendre les secrets du psychisme des enfants, et d’apprendre à interpréter et traiter de la bonne manière les différents troubles pouvant survenir durant l’enfance.
Nous savons aujourd’hui que tout trouble traité dès l’enfance permet une réduction drastique des conséquences sur la vie adulte. Les études sur la psychanalyse de l’enfance ont donc permis, pour de nombreuses personnes atteintes de troubles psychiques, d’éviter un aggravement de leurs symptômes tout au long de leur vie, le tout sans avoir recours à aucune médication par le biais d’une approche régressive..
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