L’angoisse d’abandon est un sentiment profondément enraciné et plus ou moins constant qui peut entraîner des conséquences significatives sur la vie d’une personne. Pour mieux comprendre les causes de cette angoisse et les façons de la traiter, examinons plus en détail les éléments abordés dans le texte.
Les causes de l’angoisse d’abandon peuvent être multiples, mais elles trouvent souvent leurs racines dans des expériences relationnelles passées instables et/ou douloureuses pour l’individu. Ces expériences peuvent survenir dès l’enfance, une période cruciale où l’on commence à forger sa perception des autres et à développer des attachements.
Le harcèlement scolaire, l’absence d’un parent, un deuil ou une rupture difficile sont autant de situations qui peuvent contribuer à cette peur. C’est pendant ces moments de vulnérabilité que les individus peuvent développer une appréhension profonde que les personnes importantes dans leur vie les abandonnent.
En outre, l’angoisse d’abandon est souvent liée à certaines conditions psychologiques, telles que l’anxiété sociale, les troubles de la personnalité borderline ou la bipolarité en autres. Ces troubles peuvent amplifier les craintes liées à l’abandon et rendre la gestion des relations sociales encore plus complexe.
Sigmund Freud a également apporté une perspective intéressante en soulignant que les bébés peuvent déjà ressentir l’angoisse d’abandon lorsque leurs parents s’éloignent d’eux.
Cette expérience précoce peut laisser des traces psychologiques durables, même si la séparation est de courte durée. Si ceux qui sont censés assurer son développement ne reviennent pas rapidement pour répondre aux besoins du bébé, il y a alors de grandes chances que la peur de l’abandon persiste à l’âge adulte.
Pour Lacan, l’angoisse est un sentiment qui ne trompe pas, car elle est le signe d’un réel qui surgit lorsque le sujet se confronte à l’absence du signifiant. Cela peut être illustré par le sentiment d’abandon, où le sujet se sent délaissé et isolé face à l’absence d’un Autre (avec un grand A, dans la terminologie lacanienne) qui le soutient.
L’angoisse d’abandon chez Lacan peut également être liée à la structure du stade du miroir. Durant cette phase, le jeune enfant reconnaît son image dans le miroir et se constitue comme un “je”. Mais cette image est à la fois une assurance et une source d’angoisse. L’enfant dépend de l’Autre (généralement la mère) pour lui donner une image de lui-même. Si cet Autre vient à manquer, l’angoisse d’abandon peut surgir.
En résumé, pour Lacan, l’angoisse d’abandon est profondément liée à la relation du sujet à l’Autre et à la manière dont il se situe par rapport à cet Autre.
La manière dont l’angoisse d’abandon se traduit varie d’une personne à l’autre, mais elle est généralement caractérisée par des symptômes tels qu’une faible estime de soi, une incapacité à se sentir aimé et une peur constante d’être rejeté par les autres.
Les individus touchés par cette angoisse peuvent développer des comportements excessifs dans leurs relations, comme la jalousie, des réactions démesurées et des pertes de confiance. Ces comportements sont souvent liés à un manque de maturité affective, car la personne cherche constamment une validation extérieure pour combler ses insécurités.
De plus, une personne qui craint l’abandon peut être hypersensible aux remarques des autres, interprétant souvent de façon négative des commentaires qui, à la base, ne visent pas à la blesser. Cette tendance à la dévalorisation peut mener à un cercle vicieux où la personne se convainc elle-même qu’elle ne mérite pas l’attention ou la considération des autres. Toute remarque de la part d’autrui devient, selon elle, une façon détournée de lui faire comprendre qu’elle souhaite la délaisser.
Dans ses relations, une personne marquée par la peur de l’abandon exprimera souvent un besoin accru d’amour et de validation, ce qui peut être qualifié de “dépendance affective”. Cette dépendance peut rendre les relations tendues et compliquées, car l’individu cherche désespérément à combler son insécurité émotionnelle. En outre, par peur d’être dévasté par la perte potentielle d’un être cher, il peut tomber dans l’isolement total.
Accompagner la compréhension des mécanismes liés à l’angoisse d’abandon est essentiel pour améliorer la qualité de vie. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez souffrez de cette angoisse de manière persistante, il est crucial de consulter un professionnel pour bénéficier d’un soutien.
La psychanalyse aborde l’angoisse d’abandon en la replaçant dans le cadre plus large de la structure psychique du sujet et de ses relations à l’Autre (avec un grand A).
Le travail commence par la reconnaissance et l’articulation de l’angoisse. Le patient est encouragé à parler de ses expériences, de ses sentiments et de ses peurs. Cela permet d’identifier et d’explorer l’angoisse d’abandon spécifiquement.
Dans la théorie lacanienne, un signifiant est un élément du langage qui représente quelque chose pour quelqu’un. En discutant des expériences passées, des relations et des événements marquants, le patient et l’analyste peuvent identifier les signifiants qui sont liés à l’angoisse d’abandon.
Le transfert est central en psychanalyse. Il s’agit de la manière dont le patient projette sur l’analyste des sentiments et des désirs issus de relations antérieures. Dans le cadre de l’angoisse d’abandon, les réactions du patient vis-à-vis de l’analyste peuvent éclairer les dynamiques sous-jacentes.
Les fantasmes jouent un rôle clé dans la structuration de l’inconscient. En explorant les fantasmes du patient, l’analyste peut obtenir des indications sur les désirs et les peurs qui alimentent l’angoisse d’abandon.
Comme mentionné précédemment, le stade du miroir est crucial pour la formation du “je” chez l’individu. Un retour sur cette phase peut aider à comprendre les origines de l’angoisse d’abandon.
Lacan a souligné l’importance de la séparation entre l’enfant et la mère comme étant centrale pour la formation de l’identité. En travaillant sur cette séparation, le patient peut parvenir à une meilleure compréhension et une meilleure gestion de son angoisse d’abandon.
Le travail en psychanalyse est un processus long et complexe. Chaque patient est unique, et l’approche doit être adaptée à chaque situation. L’objectif est d’amener le patient à reconnaître, comprendre et, finalement, intégrer ses angoisses pour vivre une vie plus épanouissante.
Je prends notamment en charge ce type de cas dans mon cabinet de psychanalyste et psychothérapeute situé à Paris 18.