Selon Jean Laplanche[1], la psychanalyse constitue un ensemble de pratiques et de théories dans lesquelles l'éthique et la morale occupent une place bien particulière. Un cadre y est aménagé, dans la cure, où peut prendre place, sans aucune pudeur ou censure, l'expression verbale et librement associée de la profonde immoralité du Ça, tout autant que de la cruauté et de l'obscénité du Surmoi. La cure psychanalytique est en ce sens un lieu unique en son genre : l'a-socialité de l'homme, paradoxalement indissociable de son besoin de reconnaissance et d'amour, y trouve un bon entendeur. Le « bon entendeur » réside ici dans la réponse dont on connaît la connotation d'abstention en psychanalyse. La réponse est décisive en ce qu'elle a de radicalement différent par rapport à toute autre situation et c'est ce rapport à la parole qui guérit, qui agit sur le symptôme. [1] Conférence sur le thème de la responsabilité, le 9 mars 1994, Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles.